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Chroniques d'un pêcheur

A la découverte de l’Aragon

Je continue mon voyage en solo de quelques jours dédiés à la pêche… En fin de journée, après avoir laissé Fabrice, mon guide de pêche à la mouche (Premières truites à la mouche), je quitte le 6.4. en direction de l’Espagne, des images de mouches et de jolis poissons pleins la tête !! Je traverse la frontière et me voila à Jaca à 21h : pile poil l’heure d’aller goûter une paire de tapas après avoir jeté un œil sur cette petite bourgade. Je suis étonné de voir une petite ville fort sympathique et bien animée pour un jeudi soir !! Je retourne sagement assez tôt à mon petit hôtel, car une tâche ardue m’attend le lendemain : acheter le permis de pêche de la province et éventuellement le droit de pêcher sur un parcours privé.

J’ai conscience, avant de pénétrer dans ce bureau de tous les exploits, que cette mission ne sera pas simple, mais je n’imagine pas à quel point … et je m’en souviendrai longtemps !!

Arrivé à l’ouverture des bureaux, je tombe sur un monsieur à qui je demande ce fameux permis. Il doit manifestement saisir quelques infos sur un logiciel spécifique pour me délivrer le précieux sésame. Force est de constater que le logiciel en question est quelque peu récalcitrant ce matin. Et je n’exagère absolument pas en écrivant que ce monsieur (fort sympathique au demeurant) fera appel en 1h30 à pas moins de 5 autres collègues pour débloquer la situation, et passera également 5 ou 6 coups de téléphone supplémentaires, notant à chaque fois quantité de numéros ou mots de passe… J’essaye de profiter de ce temps mort pour poser des questions sur la réglementation (complexe) de la pêche en Aragon : mais je comprends assez vite, et malgré mon espagnol très hésitant, que j’en connais plus sur les règles espagnoles de pêche que mon interlocuteur !!

L’affaire se réglera tout d’un coup en 3 minutes, au bout d’1h30 donc : arrive en effet LA personne qui sait faire marcher ce f**** logiciel et qui, ô miracle, répond sans hésiter à toutes mes questions !! Pour être complet, une fois ces 2 petits papiers dans la poche, je dois me rendre à l’une des banques agrées la plus proche afin de payer ce permis, pour enfin revenir une dernière fois voir mon nouveau copain et lui laisser définitivement les papiers tamponnés et payés… Moi qui bosse également en collectivité, je trouve après réflexion que l’administration française est d’une redoutable efficacité, c’est dire…

Bref, il est 11h, j’ai donc perdu une matinée de pêche, mais j’ai un permis !! Direction la rivière Aragon en amont de Jaca pour quelques coups de ligne sur un « tramo libre de captura y suelta » (en gros le permis aragonais suffit pour pêcher sur ce parcours, au contraire des cotos payants). Je reprends donc la nationale et m’arrête à quelques kilomètres, au dessous d’un pont enjambant le fleuve. La rivière est vraiment jolie, mais ce parcours très accessible doit être bien péché. Je ferraille une grosse heure sans croiser la moindre truite. Plutôt que remonter la rivière à la recherche d’autres coups moins pêchés, je décide de changer de vallée : en étudiant les nombreuses cartes et réglementation aragonaises, le rio Gàllego a attiré mon attention, je suis sûr de pouvoir aller y déloger de nombreuses farios !!

Je reprends donc la route, direction Sabinanigo, puis plein sud pour longer la rivière. La faim commence à monter gentiment, mais je ne traverse plus un village et ne croise aucun petit troquet où me restaurer… J’atterris à une station service dotée d’un espace restauration (…) où j’avale un bout de salade et de lomo le plus vite possible : pas de temps à perdre, j’ai une rivière à explorer.

Mais en arrivant sur mon rio Gallego, grosse déception : la rivière est très calme, les eaux très basses et cristallines me font comprendre de suite que les truites ne se battent pas par ici !! A être ici, je me dis qu’il faut quand même descendre un peu la rivière, on ne sait jamais, peut être plus bas je vais trouver de somptueux parcours ?? Je continue donc ma route jusqu’à Latre en longeant la rivière, qui reste désespérément calme et vide à mes yeux… Je dois me rendre à l’évidence : je ne pêcherai pas le rio Gallego, mieux vaut profiter du paysage sur le chemin qui va maintenant me mener jusqu’à Ainsa. Et effectivement ces paysages sont beaux : arides, secs, mais terriblement charmants.

Pour me rendre jusqu’à Ainsa, je prends une (toute) petite route, l’A-1604 : j’ai l’impression d’être la seule voiture à être passée par ici sur les 15 dernières années… Je suis seul au monde sur cette petite route de montagne qui tourne, les paysages sont de plus en plus beaux. Un peu plus verdoyants aussi, à mesure que je bascule vers Boltana. Juste avant de rejoindre la N-260, je m’arrête pour admirer le panorama, la vue sur ce petit village et sur le rio Ara en contrebas. Il y a la aussi un tramo libre de captura y suelta, un parcours qui semble fort intéressant à pêcher sans avoir à payer pour un coto, je le saurai pour la prochaine fois !!

Le rio Ara en contrebas du village de Boltaña
Le rio Ara en contrebas du village de Boltaña

Je ne m’y arrête pas, j’ai un autre plan en tête, car je me suis fait à l’idée de ne pas pêcher aujourd’hui : je vais arriver à Ainsa, poser mon baluchon, et aller prospecter les rives du rio Cinca pour lequel je me suis pris un permis pour pouvoir pêcher le lendemain le coto social de Labuerda. Donc je vais me promener pendant une bonne heure entre Laspuna et Ainsa, à la recherche du coup du siècle : je jetterai mon dévolu sur le parcours d’Escalona.

En attendant, je m’autorise la dégustation d’une paire de binouses dans la citadelle d’Ainsa, après tout, je suis la aussi pour faire un peu de tourisme et acheter un peu de jamon ou autre vino tinto !! J’arrive même à trouver un magasin de pêche et à dégoter des mouches « perdigones » soi-disant montées par le champion du monde espagnol du coin !! Je crois que ces mouches ne pêcheront jamais, trop peur de les perdre, vaut mieux les laisser dans leur boîte :).

Le lendemain matin, j’ai donc un défi de taille : prendre quand même une truite en Espagne !!

J’arrive sur mon parcours et je sors l’attirail du séjour : lancer / tresse / fluoro pour faire pêcher quelques cuillères espagnoles bien lestées. Après coup, je regrette de ne pas avoir pêché à la mouche : sur ce parcours assez rapide, j’aurais au moins pu essayer la pêche en nymphe, mais je ne me crois pas encore capable de sortir du poisson à la mouche, il est là mon problème !! Pas grave, la prochaine fois… Je sortirai finalement 2 jolies petites  truites de ce parcours (22 et 25) et en décrocherais une autre. Des truites à la robe assez spécifique, gris clair avec des tout petits points noirs (et un peu rouge) : la souche Cinca, la souche aragonaise ?? En tout cas, les truites du pays, ça fait plaisir 🙂

14h, il est temps de partir, l’orage commence à gronder… Et puis Tom et Sass m’attendent à Saint-Lary pour finir ce wend en beauté !!

Bilan de mon premier séjour pêche en Espagne : assez décevant niveau truites touchées, mais des paysages sublimes et beaucoup de parcours à explorer lors d’un prochain périple, c’est sur !! Et donc une envie terrible de revenir au plus vite sur quelques jolies rivières, voire sur certains lacs de montagne qui semblent très beaux en photo !!

Plus d’infos sur la pêche en Aragon, sur notre site dédié au tourisme de pêcheTravelers & Fish