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bureau de Claude Monet à Giverny
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Escale inattendue chez Claude Monet

bureau de Claude Monet à Giverny

En regardant la carte, mon œil avait noté le nom de ce célèbre village, mais je savais que « vendre » l’escale à Jac serait difficile. Aussi, ce jour-là, ai-je décidé de ne rien dire et d’attendre sagement de voir venir. Nous avons pris la route vers la Somme, depuis l’Orne, sans nous questionner sur les arrêts possibles, et donc sans émettre l’hypothèse d’une halte à Giverny.

Tu connais la blague du Ver ? Non.

Ce matin là, quand nous avons quitté Gémages, le ciel était lourd, et notre visite de La Ferté-Vidame avait été écourtée par le froid et l’humidité ambiante. Notre ascension vers les Hauts-de-France ne semblait pas suivre une quelconque éclaircie… les filles étaient sages, la pluie fine régnait dans la campagne, nous n’avions aucune raison de nous arrêter. Et je voyais Giverny s’éloigner de moi avant même l’avoir entrevu.

Mais la chance a tourné en ma faveur à l’entrée de Vernon.

Le soleil est apparu, les filles ont commencé à se disputer, le GPS nous a perdu à travers la ville.

Le conducteur a craqué, et j’ai placé Giverny dans la discussion au bon moment.  (et ma fille a inventé la blague « dite de Vernon », digne de celle du Nombril)

God save Vernon.

Nous avons suivi la Seine, et quelques kilomètres plus tard, nous errions à la recherche de la maison du peintre impressionniste… Nous n’avons pas erré longtemps puisque le village compte approximativement une rue principale et quelques perpendiculaires.

Giverny est un lieu charmant, qui, je suppose, n’aurait eu aucun intérêt si Claude Monet n’avait pas décidé un jour d’y installer ses pinceaux. Mais le hasard de l’Histoire a fait du village un haut lieu de la création, et on ne peut que reconnaître l’adresse avec laquelle la mairie a joliment arrangé les rues afin de nous donner l’impression de commencer la visite des jardins du peintre dès nos premiers pas.

Comme dans un tableau

À notre arrivée, il n’y a personne devant la maison aux volets verts. Moi, qui redoutais la foule, je suis soulagée de passer le guichet sans attendre…

On passe la boutique, ancien atelier du maître… et là, c’est un autre monde. Nous sommes le 27 octobre, les paysages tendent tous vers l’orange dans toute la France, mais ici, dans ce jardin, nous sautons à pieds joints dans un arc-en-ciel.

Je ne suis que JOIE !

Nous commençons par une visite rapide du jardin avant de nous diriger vers la maison…

Alors que nous passions de pièce en pièce, Nounou m’a soufflé à l’oreille « Je n’ai jamais vu une maison d’autant de beauté »… La syntaxe était maladroite, mais cette phrase m’a fait sourire ; du haut de ses presque 7 ans, elle était touchée par l’ambiance, elle comprenait le lieu, sa beauté, sa force.

J’imagine toujours le nord sombre et gris, et pourtant ici, tout n’est que lumière et couleur, tout n’est qu’impressionnisme.

Claude Monet a emménagé à Giverny en 1883 avec ses deux fils, sa concubine, Alice Hoschedé, et les six enfants d’icelle. D’abord en location, il achètera la maison en 1890 et transformera le jardin en véritable hymne à la nature. Une nature, tantôt anarchique, tantôt maîtrisée, qui nous permet de redécouvrir le travail du peintre, de mieux le cerner, sans même regarder une toile.

Visiter Giverny, c’est plonger entièrement dans l’œuvre de Claude Monet, se nourrir de sa passion et de son talent.

La balade a continué dans le jardin, c’est alors que nous avons découvert l’étang que le peintre a imaginé, et tant de fois peint. En 1893, il prolonge sa propriété, en acquérant une parcelle le long du Ru, un ruisseau qui court au bas du village. Un plan d’eau est creusé, le Ru est détourné, des nénuphars plantés, et ainsi nait le plus célèbre des jardins d’eau.

Comme dans la maison, on retrouve dans cet espace l’intérêt du maître des lieux pour le japonisme. Les arbres (les bambous, les ginkgos biloba, les érables) comme les fleurs (les pivoines arbusives du Japon, les lis…) témoignent de cette passion que Monet a partagé avec de nombreux peintres de son époque …

Pour l’anecdote, sachez qu’il existe au Japon, sur l’île de Shikoku, une reproduction exacte du jardin de Giverny – seule différence, il y pousse là bas des nymphéas bleus que Monet n’a jamais réussi à faire éclore en Normandie !!

Le jardin d’eau est sans nul doute le clou de la visite. Pas la peine d’avoir traîné ses guêtres en cours d’Histoire de l’Art pour reconnaître les toiles les plus célèbres de Monet… et je suppose qu’à la belle saison, lorsque les glycines sont en fleur, ce doit être un ravissement… Bien que, côté fleur, nous n’avons pas été déçus, nous avons même été étonnés de voir toutes ces couleurs alors l’automne était déjà bien installé.

Nous sommes tous sortis ravis de cette visite, de Joujou, 3 ans, à Jac, très sceptique en arrivant ; nous avons tous apprécié, et passés un délicat moment en compagnie de Claude Monet. Giverny était quelque part perdu sur ma To Do List, et j’avoue que je ne pensais pas avoir un jour l’opportunité de découvrir cet endroit. Depuis le sud-ouest, ça fait un bout de route quand même, et motiver les troupes pour remonter toute la France pour visiter une maison, ça n’aurait jamais abouti, soyons sérieux !! C’est donc le hasard qui nous a conduit jusqu’ici. Si les filles avaient râlé 20 km plus tôt ou plus tard, si le GPS ne nous avait pas perdu, nous aurions fait autre chose… comme pesté au bord de la route, par exemple !

« Tout le bonheur du monde est dans l’inattendu. »

Jean d’Ormesson avait bien raison. 🙂

Escale Inattendue chez Claude Monet - Visite de Giverny

22 comments
  1. Sabrina

    Comme elle a raison ta puce « une maison d’autant de beauté »
    Tout nous séduit, nous charme. Merci pour ces beaux cliché qui donne vraiment envie d’y être.

  2. Famille France-trotteuse

    Nous voulions y aller au printemps mais je ne sais pas pourquoi le temps a filer et nous n’y sommes pas allés. En haute saison je sais qu’il y a un monde de fou. Tu as choisi la bonne période c’est vraiment magnifique.

    1. mitchka

      oui en été, il doit falloir se lever très très tôt pour visiter les jardins pénards … déjà là, il n’y avait pas grand monde, pourtant dans la maison on s’y trouvait à l’étroit (d’où le peu de photos de l’intérieur …)

  3. chachaaventuriere

    Je maîtrise parfais claude monet le DJ, mais pas trop le peintre… plus sérieusement c’est super beau ce que tu nous montre là. La probabilité de chance que j’y traîne Heito est en dessous de 0, mais Dieu sais que moi cela m’inspire

    1. mitchka

      Alors moi je connais pas Claude Monet le DJ !! et les chances que je l’écoute un jour sont minces ^^

      Par contre t’as pas besoin d’Heito pour y aller, c’est pas très loin de chez toi … en tout cas c’est plus près de chez toi que de chez moi !

    1. mitchka

      c’est le genre de lieu pour lequel t’imagines mal faire le voyage, pourtant quand tu y es, tu sais qu’il fallait faire ce voyage 🙂

  4. chloe

    Ce lieu est tout bonnement parfait, je l’avais tellement adoré en 2016 (et je rêvais de le visiter depuis des années!)… Un véritable paradis et une ode à la nature fleurie! Nous avons nous aussi un peu de route, sinon j’irais à chaque saison^^!

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