Après Serge et Ian, qui m’ont guidé sur mes premières sorties pêches, c’est maintenant Gaëtan qui me fait découvrir ses coups fétiches !! Je suis quand même sacrément gâté 🙂
Nous prenons la direction de Saint Hedwidge et nous arrêtons près du terrain de sport. La rivière est ici très calme : une dizaine de mètres de large, 1.5 m d’eau sans beaucoup de courant dans mes souvenirs. Les coups sont marqués, donc : 1. ya du pêcheur – 2. ya de la truite !! J’attaque à la cuillère (mep’s 2) dans ce grand calme, pendant que Gaëtan « capote » comme on dit chez les cousins : sa cuillère visite les arbres, son moulinet lui fait des nœuds… Je crois qu’il a attendu plusieurs années la visite d’un petit français pour dépoussiérer son matériel et se remettre furtivement à son ancienne passion 🙂
Après 20 minutes de pêche, il ne s’est rien passé. C’est le moment que choisit une mouchetée pour attaquer ma cuillère tout au bord, presque à mes pieds : une bonne tape, ratée !! Le lancer suivant fera mouche.
Je me décide à aller faire nager ma cuillère quelques centaines de mètres en aval : je subis alors une attaque en règle de plusieurs nuages de mouches qui ne semblent pas enchantées par ma présence. Le chemin en bord de rivière n’étant manifestement pas très emprunté, je capitule et fais piteusement demi tour (hostile la nature !!). En revenant au premier coup de la matinée, je manque une truite avec ma mep’s.
En rejoignant Gaëtan, décision est prise de reprendre la voiture pour remonter la rivière. 10-15 km en amont, beaucoup d’hommes et de machines travaillent la forêt au bout d’une grosse route forestière. On s’engage sur un chemin qui mène à une bien jolie maison : après discussion avec le maître des lieux, nous avons l’autorisation de pêcher la rivière à cet endroit. La rivière est totalement différente : en aval d’un petit seuil, ce cours d’eau est beaucoup plus « vivant », avec du courant. En amont, on pêche comme un petit lac d’un hectare, bordé d’une roselière et de praires enherbées. Niveau pêche : je perdrai 3 cuillères, et prendrai ici 2 poissons blancs (…) sur cette belle portion de rivière.
On reprend la voiture, pour s’arrêter en aval de Saint Hedwidge : après une petite balade de 5 minutes, nous croisons un pont laissé à l’abandon. Je prends juste le temps de mettre un coup de ligne depuis le pont, sans succès.
On se donne une dernière chance sous le pont de la « nationale » qui croise la rivière, pas très loin de la sortie de Roberval. Alors je veux bien l’avouer : si j’ai souvent suivi des rivières bien encombrées, trouvé mon chemin parmi les ronces sur les rivières audoises, je ne suis pas vraiment un aventurier. Et cette expérience le confirmera : 30 minutes de marche dans une véritable jungle, harcelé par des hordes de moustiques affamés qui n’avaient pas l’habitude croiser grand monde et qui en ont bien profité !!
Il faut dire que la récompense était au bout. Je ne parle pas de truites, c’est parfois (même souvent dans mon cas) secondaire. Mais simplement de la rivière et de ses coups ici splendides : la rivière qui serpente profondément entre les rochers, une végétation luxuriante, juste 2 pêcheurs au bord de l’eau… Moment magique.
Bilan de la sortie : une mouchetée de 30cm (très bonne), des centaines de mouches et moustiques rencontrés et encore une fois, des paysages sublimes.
Le soir même, Alex et sa petite famille nous accueillent pour souper. Le repas terminé, il fait encore jour, il est possible de faire le coup du soir sur le lac Saint Jean qui se trouve à un jet de pierre !! Si la pêche ne sera pas fructueuse (alors que nos voisins pêcheurs alignent en trophés sur le bitume des dorés de 15-20 cm non maillés, sans commentaires…), nous passerons quand même un excellent moment. 1h passée au bord du lac, disons presque en bord de plage, par une douce nuit d’été, en présence d’un sacré loustic 🙂
