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Ruby Beach - Olympic National Park
Etats-UnisWashington

3 jours dans l’Olympic National Park

Ruby Beach - Olympic National Park

Trois jours après notre arrivée sur le sol américain, nous avons pris la route en direction de l’ouest, objectif : l’Olympic Natinal Park.

Nous partons pour deux nuits dans la forêt, il est donc de bon ton de se ravitailler. Nous faisons escale à Olympia pour faire deux courses, et visiter un Flyshop ou deux histoire que Jac fasse un peu de shopping et achète son permis de pêche car, enfin, il va pouvoir pêcher !!

Nous quittons Olympia et sa zone commerciale (qui s’étend à perte de vue), les filles sont tranquilles, et nous arrivons très vite à Aberdeen (ville natale de Kurt Cobain). Nous pensions nous y arrêter pour manger… mais en fait non ! J’ai rarement traversé une ville qui dégage autant de tristesse. Il n’y a que ce mot qui me vient pour la définir. Triste, profondément triste. Les maisons en ruine, la plupart habitées, se suivent  et se ressemblent… nous n’avons sincèrement pas vu l’intérêt d’aller jouer les touristes dans ce décor fané.

Nous avons donc continué notre chemin (boisé) jusqu’au (merveilleux) lac Quinault. Une riche idée que nous avons eu là. Le lac est magnifique, il se dégage du lieu une sérénité extraordinaire. A quelques mètres de la rive, il y a un petit boui-boui qui fait à manger, qui vend un peu tout et beaucoup n’importe quoi. Just perfect !

En quittant ce lieu, nous savions que nous allions prendre une grosse claque dans ce petit coin du monde … et ça n’a pas tardé … Nous remontions la route vers Forks, quand tout d’un coup le brouillard a envahi la forêt, et rapidement nous avons été enveloppés par les embruns. Le Pacifique était là, quelque part derrière les arbres. Un premier panneau South Beach (au passage, sachez qu’une plage sur deux s’appelle South Beach là bas) nous donne envie de nous arrêter. Un deuxième panneau Beach 1 nous arrête.

J’imaginais l’océan Pacifique un peu comme l’Atlantique, un océan quoi. Mais que j’étais jeune ! Nous avons fait quelques pas dans une forêt aux arbres étranges et dans une végétation très dense et là j’ai pris une gifle. Mais vraiment une grosse claque de celle qui vous cloue et dont vous vous rappelez toute votre vie.

J’en ai eu les larmes aux yeux. Je ne peux pas vraiment vous dire pourquoi, je cherche encore, mais j’ai eu l’impression de voir le monde pour la première fois … bon peut-être que l’épuisement y est pour beaucoup aussi…!

Beach One - Olympic National Park

Moins d’une heure plus tard, nous arrivions dans notre cabane au bord de la Bogachiel River … et là, c’est Jac qui aurait pu pleurer devant cette rivière, tant il en avait rêvé de cette nature …

Si le cadre était sensationnel, si Jac était comme un fou à l’idée de pêcher la Bogachiel River, et si Nounou se faisait une joie d’être enfin dans la nature, Joujou, elle, n’était pas à la fête. Entre le décalage horaire, les nuits écourtées, la fin de la varicelle, les deux jours de marathon dans Seattle, la pauvre poupette est arrivée dans la péninsule olympique dans un état assez minable. Nous avons donc décidé d’alléger considérablement le planning du lendemain, histoire de laisser à notre petite chérie le temps de se refaire un peu. Nous avons donc profité de notre petite cabane au maximum, et avons réduit nos visites à la Hoh Rain Forest et à Ruby Beach. Un peu frustrant mais nécessaire.

Ainsi le lendemain, après une matinée pluvieuse (histoire qu’il y ait encore plus de limaces ….beuk beurk beurk) nous nous sommes mis en route en espérant pouvoir faire une petite randonnée. Il faut quitter la route et s’enfoncer dans la forêt sur une bonne vingtaine de miles pour trouver la porte d’entrée de la Hoh Rain Forest. A quelques miles de l’arrivée nous avons dû lâcher 20$ (le prix de l’entrée dans le parc, la dite entrée est valable une semaine et sur différents lieux de rando) de quoi s’obliger à apprécier la balade… Nous arrivons enfin au point de départ des « trails », et là c’est l’autoroute. Un monde de dingue. Nous avons galéré un bon quart d’heure pour nous garer ; si nous n’avions pas été soulagés de 20$ dix minutes avant, je pense que nous aurions fait demi-tour. Bref, une fois garés, nous avons traversé le parking, pu observer que nombreux étaient les touristes qui ne quittaient même pas leur voiture (de quoi nous énerver un petit peu plus!), et avons débuté notre petite rando, moi priant pour ne pas trop croiser de Banana Slug (limaces jaunes dégoûtantes qui angoissent particulièrement la limaçophobe que je suis).

Bon, je ne vais pas tergiverser : nous avons été déçus. La horde de touristes, et particulièrement ceux qui ne faisaient que promener le chien sur le parking, y est pour beaucoup. Comme vous pouvez le voir sur les photos, la forêt est magnifique bien sûr, mais je pense que pour en prendre plein la vue il faut  vraiment faire une longue randonnée sur deux ou trois jours en campant dans le parc, ou au moins faire une grosse journée de marche, histoire de quitter vraiment la foule. Si on s’arrête à la balade familiale, ça ne vaut franchement pas la peine d’aller jusque là, il y a des lieux tout aussi sympas quelques kilomètres avant l’entrée du parc, au bord de la Hoh River … et ils sont gratos !

En sortant de la forêt, le soleil tentait une petite sortie, nous avons alors saisi notre chance pour aller jusqu’à Ruby Beach, un lieu qui porte bien son nom 🙂 .

Ruby Beach - Olympic National Park

Malgré la grisaille, le lieu était extraordinaire. Il y avait un tout petit peu de monde, mais nous étions tous tant impressionnés par cette plage, qu’il régnait un silence magique, même les enfants jouaient dans un simple murmure.

Great Moment !

En rentrant, nous avons fait un tour dans notre « quartier », nous voulions voir à quoi ressemblait la rivière plus loin… il faut bien comprendre que notre « quartier » se résumait à une petite dizaine de maisons perdues dans les bois… et puis alors que nous roulions au pas, nous sommes tombés sur ça … étrange, non ? en plein milieu d’un bois …

Après observation, il s’est avéré que c’est une maison, sûrement un ancien cheminot nostalgique 🙂

Le lendemain, trois petits lapins, sortis tout droit de Blanche-Neige, sont venus nous saluer juste avant notre départ, de quoi sur-exciter Nounou … En même temps petit-déjeuner en matant des lapins, c’est assez sympa …

En fin de matinée, nous avons jeté un dernier un regard à ce lieu magnifique … nous savions le programme de notre journée chargé, et le calme qui régnait ici nous manquait déjà.

En partant, Jac s’est aperçu que le coffre de la voiture ne fermait pas à clé… C’est pas bien grave sur le papier, mais quand toute votre vie est justement dans le coffre, c’est quand même pénible. C’est donc un peu préoccupés par ce problème mineur mais emmerdant que nous avons pris la route. Nous avons traversé Forks, et nous nous sommes félicités de ne pas avoir dormi là comme nous l’avions songé avant de trouver notre merveilleuse cabane. Forks c’est une de ces villes typiques des Etats-Unis : une allée de supermarchés, de fast foods et de motels … Un ensemble grisâtre qui ne semble tenir debout que par la volonté de Dieu (on est aux States, ce ne serait pas étonnant !).

C’est étrange de traverser ces villes si moches dans ces paysages si beaux.

Nous avons continué jusqu’au lac Crescent, une libraire de Seattle (lire Seattle acte 2 …) nous avait conseillé de nous y arrêter et de manger au Lodge. Et comme nous sommes des personnes extrêmement disciplinées, nous l’avons écouté.

Quand le lac Crescent est apparu devant nous … toute la famille a fait WAAOuhhhhh !!! Bon tous sauf Joujou qui dormait, et qui de toute façon ne sait pas faire Waaouhh car bien sûr c’est un bébé, et que les bébés ont un registre d’exclamations très limité.

Et, quand Nounou et Jac ont vu une biche leur faire coucou au bord de la route, toute la famille fut simplement euphorique ! (oui, je sais il nous en faut pas beaucoup!)

Nous étions comme des petits fous mais nous étions toujours embêtés par cette histoire de coffre. Coffre qui, comme nous étions entre deux étapes, était plein à craquer. Si moi, je ne m’en faisais pas trop. Il y avait beaucoup de passage, et puis ce n’était pas écrit sur le pare-brise que le coffre était ouvert … mais je dois avouer que monsieur mon mari était un chouïa plus tendu. Nous sommes quand même allés manger et nous avons essayé de profiter du lieu malgré LE problème…

lac Crescent - état du Washington
Pas mal, non?

Malgré le resto (un des meilleurs que nous ayons fait pendant le voyage), malgré le cadre, et malgré la super baignade, Jac était toujours aussi parano avec cette histoire de coffre. Je lui ai donc proposé que nous écourtions la baignade pour nous rendre à Port Angeles où, d’après mon merveilleux téléphone, il y avait un bureau AVIS (apparemment il y avait même deux ! de quoi voir la lumière divine … ). Nous nous sommes remis en route avec comme objectif l’aéroport de Port Angeles.

Là, je m’arrête pour vous préciser une chose sur ce grand pays que sont les Etats-Unis : ils sont hyper radin en panneaux ! Mais vraiment très très radin. Il ne t’indique pas qu’il faut tourner à droite dans 200 mètres pour aller à Pétaouchnok, non ils t’indiquent qu’il faut tourner à droite maintenant, là, de suite, pour aller à Pétaouchnok. Donc bien sûr panique, ratage de route, demi-tour, pas de panneau dans le sens inverse, paumage, bref le bordel.

Et c’est donc ainsi, grâce à nos amis les panneaux de signalisation fantôme que nous avons raté la route pour l’aéroport. Que dis-je la route, le chemin … oui parce que Port-Angeles s’enorgueillit de posséder un aéroport INTERNATIONAL (oui oui je vous jure, c’est écrit sur tous leur – 3 – panneaux ) mais c’est un chemin de gravillons qui nous y amène

Après un puis deux puis trois demi-tours, nous finissons par arriver à l’aéroport international de Port-Angeles, en vue de demander des explications sur notre coffre qui ne ferme pas au bureau AVIS. (Je me relis et je me dis « mais ces gens sont dingues »… bref…)

L’aéroport international de Port-Angeles c’est un préfabriqué. Bon un grand préfabriqué mais un préfabriqué quand même, et en plus un préfabriqué fermé !!!!!!!!

Nous avons perdu une heure, gaspillé de l’essence, écourté une super baignade, pour un putain de préfabriqué fermé. Il est 15h, nous devons prendre un bateau à 17h à Port Townsend, à une heure de route, nous n’avons plus de temps de chercher quoi que ce soit, on réglera le problème plus tard.

Voilà. C’est ainsi que nous avons quitté l’Olympic National Park, précipitamment.

Arriverons-nous à fermer le coffre de la voiture ? Mystère et boule de gomme…

To be continued ... on Whidbey Island

NB : J’ai réussi à ne croiser qu’une seule banana slug… merci aux dieux de la nature de m’avoir ainsi épargné …


Notre hébergement : La cabane ou nous avons logé, c’est le Bogie Bungalow. Réservé par Airbnb, c’est de loin notre plus belle expérience via ce site. Nous n’avons pas rencontré notre hôte, mais celle ci a répondu à tous nos messages et tous nos questionnements avant notre arrivée. Une fois sur place, elle nous avait trouvé un lit parapluie pour Joujou, une canne à pêche pour Jac (même s’il n’en avait pas besoin, c’était quand même sympa), et une boîte de biscuits nous attendait. Entre les motels décorés façon Twilight de Forks (parce que la série se passe là bas) et le Bogie Bungalow, y’a pas photo !

6 comments
  1. Lolita

    Le paysage me rappelle un peu l’Ecosse, en plus imposant bien sur – ca me donne quand meme envie de faire mes valises et partir a l’aventure!

  2. Chloe

    Ruby beach <3 !! J'ai eu la meme impression en voyant les cotes du Pacifique pour la premiere fois. Comment ne pas etre emue devant tant de beaute ? C'est dommage que vous ayez subi la horde touristique lors de votre passage a Ho par contre ! Et pour Port Angeles, ca m'avait bien fait marrer le coup de l'aeroport international mais c'est juste qu'ils vont jusqu'au Canada je crois :'D
    Bon week-end !

    1. Fish & Child

      Ah !! ça me fait plaisir de savoir que je ne suis pas la seule à avoir lâcher une larme devant ces paysages, je me sens moins seule 🙂
      Pour Ho, c’est vraiment dommage oui… si nous avions su nous aurions passé plus de temps sur la côte… next time 🙂

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