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Marina de colter bay, Grand téton
Etats-UnisWyoming

Quelques jours de rien … dans Grand Téton

Marina de colter bay, Grand téton

La dernière fois que je suis passée par ici, c’était pour vous raconter comment, le jour de Noël, j’avais traîné toute ma famille sur les sentiers de l’Aude pour arpenter une zone humide.

Mais si nous remontons encore un peu dans le temps, dans l’article précédent, je vous avais entraîné dans une épopée homérique (rien que ça), vous narrant notre arrivée mouvementée dans le parc national de Grand Téton.

C’est ici, que je vais reprendre le récit pas du tout passionnant de nos aventures estivales. Et je préfère vous le dire de suite, c’est assez décevant. Point de déroute, point de pneu crevé, ni de galère à répétition … non, rien de tout cela… que du bonheur !!

Et, on ne va pas se mentir, le bonheur des autres, c’est assez chiant inintéressant à lire. Aussi, je ne vous en voudrais pas si vous fermez cet article maintenant.

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Pour ceux qui n’ont pas éteint leur ordi, merci à vous : le récit va commencer.

Grand Téton : le choc des cultures

Réveil douloureux par 3°C…Notre réchaud de survie s’éteint toutes les 2 minutes, Maureen (remember Maureen) nous regarde désespérée et nous propose de l’eau chaude … elle est équipée de façon à remplir une baignoire d’eau bouillante en quelques minutes en pleine tempête de neige sibérienne.

Mais, nous avons notre fierté, et nous nous acharnons sur notre macro-réchaud.

Le café (tiède) avalé, nous jetons les filles dans la voiture encore dans leur sac de couchage, et nous quittons Atherton Creek sans tarder. Le jour est déjà levé, 7h déjà passé, il ne nous reste plus beaucoup de temps pour trouver une place de camping.

Alors que partout ailleurs dans le reste du monde, on profite de l’aube pour dormir ou se détendre, ici, dans Grand Téton, les touristes s’agitent dans tous les sens pour planter leur tente dans un coin.

Nous faisons le tour d’un camping, d’un deuxième, c’est loin d’être la cohue, mais les emplacements sont déjà réservés partout. Et je me demande où et avec qui tu m’aimes à quelle heure ces voyageurs se sont levés pour réussir à réserver un emplacement avant 8h !

8h30, nous continuons notre ascension vers le nord. C’est de Colter Bay que viendra notre salut.

A 10h notre campement est en place pour deux nuits. On respire. Les galères de la veille sont loin.

camping colter bay - grand téton

Mais nous nous sommes enfoncés dans le parc, les balades que nous avions prévues au sud sont maintenant à des heures de route (tout comme les supermarchés !). Nous devons revoir notre planning imaginaire … et compter nos Gogo Squeez.

Alors que, jusqu’à présent, les parcs nous ont épatés par l’absence totale d’infrastructure, nous découvrons à Colter Bay un véritable complexe touristique avec sa marina au bord du Jackson Lake, deux restaurants (hors de prix), une épicerie (sommaire), une boutique de souvenirs (bien remplie), des douches et une laverie.

Cerise sur le toit de la tente : le wifi gratuit sur une grande partie de la « zone commerciale ».

Passer d’Atherton Creek à Colter Bay, c’est presque un choc culturel.

jackson lake - grand téton
Marina de Colter Bay

En début d’après-midi nous reprenons la route pour suivre la Snake River en direction du sud. Dans la plaine, la chaîne Téton est omniprésente. Partout où nous allons, les montagnes nous suivent, partout où nous regardons, leur ombre se dessine à nos pieds.

L’horizon constamment barré par ces monts fantomatiques nous donne la sensation d’être dans un univers clos. Les herbes habillées d’un vert surréaliste colorent délicatement le décor, les bisons, comédiens ancestraux de ce théâtre, rentrent en scène à intervalles réguliers.

L’espace de quelques heures, nous sommes les figurants les plus heureux du monde.

J’aimerais vous raconter nos galères, vous faire rire de nos bêtises, vous dire que nous nous sommes perdus au milieu des ours … mais malheureusement, nos 3 jours dans Grand Téton se sont passés sans encombre …

Grand Téton : Tout le bonheur du monde

Bien entendu, c’est sans compter ce pique-nique au bout d’un chemin trop caillouteux, où, au bord de la Snake River, je me suis interrogée sur le nom de la rivière …

Imaginez, vous êtes là, détendus au bord de l’eau, vous regardez passer les barques de pêcheurs à la mouche descendre les flots la ligne au vent, votre contemplation s’arrête sur un oiseau, sur le vent dans les feuilles des arbres … Les enfants sont sages, elles profitent de cette nature préservée, de la fraîcheur de ce cocon de verdure … vous vous retournez vers l’être aimé (en l’occurrence mon mari), et vous l’interrogez « Tu penses que la rivière s’appelle comme ça parce qu’elle fait de nombreux méandres ? »

A ce moment-là, le monde n’est que délicatesse.

Et puis vient sa réponse « Oui, peut-être … ou peut-être est-ce parce que tu as un serpent à tes pieds  … »

Un instant plus tard, le monde n’est plus que grossièreté. -_-

serpent au bord de la snake river - grand téton
La bête !

Bien sûr, vous vous dites « ça va, ce n’est pas un petit serpent qui va briser ce bonheur ennuyeux » … et vous n’avez pas tord …

Le serpent n’a pas eu raison de ma personne ce jour-là.

Oui, malheureusement, nos 3 jours dans Grand Téton se sont passés sans encombre

Bien entendu, c’est sans compter cette balade autour de Two Ocean Lake.

Un autre chemin caillouteux, un autre pique-nique, mais point de serpent, seulement des moustiques. Le ciel est bleu, le sentier est fleuri, ce lieu c’est clairement un avant-goût du Paradis …

Two ocean lake - grand téton

Partout des petits panneaux avertissent de la présence des ours, Jac s’en agace, j’en plaisante. Plus nous avançons, plus les herbes sont hautes et la forêt dense, plus Jac s’agace, plus je plaisante : deux visions du monde s’affrontent alors.

Joujou commence à râler, à hurler, j’en rajoute : quel ursidé voudrait nous attaquer alors que nous avons parmi nous une bombe anti-ours humaine ?

Le temps passe, et la tension monte, les paroles ne sont plus des paroles mais une dispute couverte par les hurlements d’une enfant qui considère que ses jambes sont trop petites pour les utiliser.

Au détour d’une épingle, nous croisons un couple et leur fils, ils nous demandent jusqu’où nous voulons aller ?

Ils viennent de croiser 2 ours.

Jac me fusille du regard. Son « je te l’avais bien dit » ne retentit pas entre les sapins,  mais il pénètre dans ma boîte crânienne pour y raisonner des heures durant.

La balade est avortée, le divorce a été envisagé, Joujou a complètement craqué, et Nounou ne veut pas faire demi-tour sans avoir vu un ours.

Le voyage en famille, c’est clairement que du bonheur.

Ou pas.

Dans la vie, il y a des castors

Mais oui, le voyage en famille, ce n’est que du bonheur.

Naturellement. Malgré les cris, les SOS nous passons des moments d’exception qui, à chaque instant (ou presque), resserrent nos liens, remplissent nos âmes de joie. (j’exagère peut-être un peu, mais vous avez compris l’idée ?)

Mais, ce soir-là, le dernier dans le parc national de Grand Téton, nous vécûmes un véritable moment de grâce (et pour le coup je n’exagère pas).

Alors que Jac et Joujou nous avaient abandonnés après le repas pour aller jouer aux cartes au coin du feu ; Nounou et moi nous avons décidé d’entamer une promenade digestive au bord du Jackson Lake.

Le soleil se couchait, la lumière rasante créait des reflets parfaits, de ceux qui vous serrent le cœur par leur douceur et leur sérénité. Nous marchions, nous languissant de croiser un animal ou un autre. Les écureuils, souvent trop peu farouches, nous regardaient passer, mais nous, déjà habituées par leur (omni)présence, nous cherchions des traces d’un plus gros gabarit ou, du moins, d’un autre gabarit.

Notre plaisir est venu de l’eau.

Entre les branches, un castor prenant son repas est apparu, puis un autre plus loin.

Une scène, à la fois naturelle et surprenante … clairement, si vous êtes un castor, voir un autre castor manger, ça n’a rien d’impressionnant, c’est plutôt naturel ; mais si vous êtes des Toulousaines expatriées dans l’Hérault, voir un castor manger, ce n’est pas loin d’être la rencontre de votre vie !

C’est ainsi que notre escale dans le parc national de Grand Téton s’est achevée. On en gardera au fond de nous un souvenir délicat, et des anecdotes qui sont drôles à raconter une fois rentrés à la maison : l’essentiel, en somme.

La suite du voyage, c’est pour plus tard, sur les rives du lac Yellowstone … avec en guest-star des bikeurs polonais faisant des selfies avec des cerfs géants. Tout un programme !

FIN (pour l’instant)

5 comments
  1. chachaaventuriere

    Merci
    Merci
    Merci
    Merci
    Merci
    Merci
    Merci
    Merci
    Merci
    Merci
    Merci
    Merci
    Merci d’avoir partagé ton bonheur

  2. itinera magica

    Alors moi je dis LES CASTORS OUIIIIII. Voilà, c’était la contribution 30 millions d’amis. Et ça a l’air vachement beau. Et tu me fais toujours beaucoup rire.

    1. mitchka

      je ne comprends pas, ce sont des animaux sympathiques … sûrement plus aimables que mes gamines en rando !

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